À peine quelques jours après sa sortie, Threads cumulait déjà un nombre de téléchargements record, dont 30 millions rien qu’en 24 heures, sans même être disponible dans tous les pays du monde. La nouvelle application d’Instagram connaît un véritable engouement, surtout grâce à sa ressemblance avec la plateforme de microblogage Twitter. Toutefois, si elle intéresse votre ado, vous n’avez probablement qu’une pensée en tête : Threads est-elle sûre pour les enfants et que faut-il savoir avant de la télécharger ?
Threads, c’est quoi ?
Difficile de parler de Threads sans évoquer Twitter, tant les deux se ressemblent. D’ailleurs, cette similarité n’est pas passée inaperçue chez le réseau à l’oiseau bleu, dont les avocats ont déjà menacé d’engager des poursuites judiciaires contre Meta, sa maison mère (et celle d’Instagram, de Facebook et de WhatsApp, notamment).
Threads présente un fonctionnement très proche de celui d’autres réseaux sociaux au contenu avant tout textuel. C’est un service de microblogage, qui permet de publier des messages courts et de commenter ou partager ceux des autres. Ses publications, limitées à 500 caractères, peuvent inclure des liens, des photos et des vidéos de 5 minutes au maximum.
Mais alors, quelle est la différence entre Threads et Twitter ? En théorie, pas grand-chose. En pratique, cependant, cette application présente le design un peu plus moderne d’Instagram, dont la popularité lui donne une longueur d’avance sur d’autres concurrents potentiels de Twitter – comme Mastodonte, qui en a attiré de nombreux utilisateurs après le rachat de la plateforme par Elon Musk fin 2022.
Que peut-on faire d’autre sur Threads ?
Threads présente certes une ressemblance avec Twitter, mais elle s’en distingue également par certains aspects.
Fonctions de Threads :
- Son fil d’actualité n’est pas chronologique (comme celui d’Instagram, dont les utilisateurs se voient proposer du contenu par un algorithme).
- C’est un service disponible uniquement sur les appareils mobiles.
- Il n’est pas possible de rechercher des conversations ni des sujets tendance : sa barre dédiée permet de trouver seulement de nouveaux utilisateurs à suivre.
- Ses utilisateurs ne peuvent pas s’envoyer de messages privés.
- Il n’y pas de hashtags, fonction populaire sur de nombreux réseaux sociaux, y compris Instagram.
- Ses publications peuvent être partagées facilement dans des stories Instagram.
Enfin, l’application Threads nécessitant un compte Instagram, elle offre une base d’abonnés avec lesquels interagir dès le début. Cela pourrait en faire une plateforme plutôt axée sur les cercles d’amis de ses utilisateurs, contrairement à Twitter, qui attire généralement les médias, le monde des entreprises et les personnalités politiques.
Dans l’univers de la génération Z, cela fait longtemps qu’Instagram n’est plus aussi populaire que d’autres réseaux sociaux, comme TikTok. Cependant, le dernier-né de Meta pourrait bien convaincre certains internautes réticents à l’égard de Twitter en un rien de temps.
Quel âge faut-il avoir pour utiliser Threads ?
Comme sur Instagram, il faut avoir au moins 13 ans pour créer un compte, voire plus selon le pays.
Malgré cette limite d’âge, de nombreux parents indiquent que leurs jeunes enfants sont inscrits sur Instagram. Rien n’empêche donc vraiment ces derniers d’utiliser Threads, puisqu’il suffit d’avoir Instagram pour se créer un profil. D’ailleurs, l’étude Born Social 2022, menée par l’agence parisienne Heaven, montre que 87 % des enfants français de 11-12 ans utilisent régulièrement au moins un réseau social. Aussi, dans la mesure où il est facile d’en contourner la limite d’âge, les parents doivent avoir connaissance des profils que leurs enfants possèdent sur les réseaux sociaux et s’assurer que ces derniers ne présentent aucun danger.
Threads est-elle sûre ?
Gros problème pour acquérir des utilisateurs, Threads était indisponible dans les boutiques d’applications au sein de l’Union européenne lors de son lancement. En effet, le droit communautaire en matière de réglementation empêche l’entreprise de s’implanter dans la région pour l’instant, une situation qui pourrait même s’avérer permanente : la législation sur les marchés numériques (DMA) interdit à Threads d’exploiter des données collectées par d’autres services de Meta, notamment Instagram et Facebook.
Alors que la collecte de données par les réseaux sociaux soulève certaines préoccupations depuis un certain temps déjà, les parents doivent être conscients des risques que ces plateformes présentent en matière de vie privée avant que leurs enfants ne s’inscrivent dessus. Pour Meta, suivre les utilisateurs et en établir un profil permet de générer des revenus. Il s’agit de compiler leurs données afin de mieux comprendre leurs centres d’intérêt, de retenir leur attention et de leur vendre une multitude de biens ou de services par le biais de publicités personnalisées.
Quels sont les risques de Threads pour les ados ?
Pour les plus jeunes, les risques ne se limitent pas à la collecte et l’exploitation de données. Sur Threads, les ados peuvent s’exposer à du contenu inapproprié, entrer en contact avec des inconnus du monde entier et – si l’application suit la voie de Twitter – être victimes de menaces, de cyberharcèlement et de discours haineux.
En outre, des phénomènes Internet tels que le doxxing – divulgation de renseignements personnels en ligne – constituent un danger supplémentaire sur les réseaux sociaux : les ados pourraient voir notamment leur nom complet, leur numéro de téléphone et leur adresse ou celle de leur établissement scolaire publiés sur Threads. Certains individus pourraient alors s’en servir pour les intimider et les harceler, voire les retrouver dans le monde réel. Les plus jeunes doivent donc absolument comprendre ces risques et éviter de partager des renseignements personnels sur les réseaux sociaux.
Threads dispose-t-elle d’un contrôle parental ?
Threads intègre les fonctionnalités de surveillance d’Instagram, qui permettent aux parents de gérer les comptes de leurs ados de 13-17 ans. Si vous avez déjà configuré ce contrôle parental sur le compte Instagram de votre enfant, il s’appliquera automatiquement à Threads.
Cette surveillance permet aux parents de :
- vérifier le temps passé sur Threads ;
- fixer des limites quotidiennes ;
- programmer des pauses ;
- voir les abonnés et les abonnements de leurs enfants ;
- régler les paramètres de confidentialité ;
- contrôler l’exposition au contenu sensible ;
- voir les comptes bloqués par leurs enfants.
Bien que ces fonctionnalités permettent de surveiller l’utilisation que font les ados de leur compte Instagram et Threads, elles peuvent être désactivées à tout moment. En effet, elles ne nécessitent aucun mot de passe, donc nous vous recommandons de les associer à un outil de contrôle parental supplémentaire, comme Qustodio, pour éviter que votre enfant ne contourne vos règles.
Si votre enfant a moins de 16 ans (voire moins de 18 ans, selon le pays), son profil sera automatiquement rendu privé. Cependant, gardez à l’esprit que ce paramètre peut, lui aussi, être désactivé à tout moment, auquel cas n’importe qui aura accès à ses publications.
Le dernier conseil de Qustodio concernant Threads
Threads vient à peine de sortir, donc il est encore difficile de déterminer son éventuel niveau de dangerosité et de toxicité pour les enfants et les ados. Twitter, par exemple, regorge de publications problématiques, notamment à caractère pornographique, et s’avère tristement célèbre pour l’agressivité et l’hostilité plus ou moins fortes dont fait preuve une partie de ses utilisateurs. Bien qu’il soit encore trop tôt pour dire si Threads va rencontrer les mêmes problèmes, on ne peut pas écarter cette éventualité, compte tenu de la capacité de certains internautes à lancer des polémiques même sur les sujets les plus anodins.
La limite d’âge d’Instagram est là pour une raison, mais les enfants devraient utiliser les réseaux sociaux à condition d’être prêts, donc c’est à vous de décider si votre ado est suffisamment mature et responsable pour en gérer les conséquences. Si c’est le cas, parlez-lui régulièrement de son utilisation de Threads, du type de contenu qui l’intéresse et de la réaction à adopter face à une publication embarrassante ou choquante.
Nous vous recommandons également de restreindre l’accès aux réseaux sociaux pour encourager une relation saine à la technologie. Vous pouvez utiliser les restrictions de Qustodio en matière de jeux et d’applications pour établir des limites quotidiennes et même bloquer ceux que vous estimez inadaptés à votre enfant. Vous pouvez également fixer des périodes d’interdiction au cours de la journée, afin de lui garantir des moments sans écran – avant l’heure du coucher, par exemple.
En utilisant des outils pour garder un œil sur le bien-être numérique de votre ado et en discutant régulièrement des réseaux sociaux et de leurs effets sur son quotidien, vous lui apporterez le soutien nécessaire pour bien s’en servir, tout en favorisant des habitudes saines et durables.